Sentier du Menez Caon
Première randonnée de 2025, n°21 dans le guide FFRP "La presqu'île de Crozon et la vallée de l'Aulne", prolongé jusqu'à Ile de l'Aber, 17 km, 3h30
La falaise de la photo ci-dessus est celle Beg Ar Gwin, constituée des plus vieilles roches de la presqu'île de Crozon. Au niveau inférieur, on trouve des schistes et des grès issus de consolidation de vases et sables marins déposés entre -600 et -540 millions d'années. Elles ont été plissées puis émergées ont été soumises à l'érosion.
Au-dessus, un conglomérat de graviers et galets datant de 480 ma.
A partir de là, on passe sur l'appareil de backup.
Sur la photo précédente, on devrait voir des coulées de laves. Les schistes et grès dont il a été question ci-dessus sont ici redressés à la verticale lors de la formation de la chaîne de montagnes varisque (-320 ma). La coulée de lave elle-même expose des pillows-lava (aspect de coussins) preuve du refroidissement brutal de la lave au contact de la mer.
(1) Formation des tufs et calcaire de Rosan : les tufs sont des projections volcaniques déposées sur le fond marin et consolidées. Ici il date de -448 ma. Les calcaire sont les sédiments carbonatés qui recouvraient le fond marin au moment de l'éruption.
(5) L'île de l'Aber est formée de grès et schistes plus anciens
(4) On ne voit pas la transition entre mais on repère des doigts de dolérite, des intrusions magmatiques qui marquent les conduits d'alimentation du volcanisme
L'ile est fortifiée en 1694 par Vauban, le fort couvre l'anse de Morgat, les plages de Telgruc et forme une défense avancée de la baie de Douarnenez. Le fort sera remanié en 1862 mais sera vite abandonné avec les progrès de l'artillerie. Les Allemands viendront tout de même s'y installer et couler un peu de béton.
Le fort se distingue du plan-type 1846 classique, avec un plan carré et une apparence quasi médiévale : mâchicoulis, créneaux . Il fait aussi appel à la roche locale, la dolérite, rarement utilisée en pierre de taille.
Lucifer désir être le maître Crozon (car qui contrôle Crozon, contrôle Brest et par voie de conséquence domine le monde). Dieu qui est malin, enfin pas LE malin mais un malin quand même, lui dit "ok mais d'abord tu dois délimiter ton territoire avec une pierre que tu devras rouler depuis l'autre côté de la presqu'île". "Chiche" lui répond le diable (they say "Jump" ! you say "How High ? ") mais manque de bol il faut passer le Menez Caon (132 m), et il rejoue le coup de Sisyphe. A partir de là, cette histoire déjà sans queue ni tête part en vrille : le diable cherche à creuse le Menez mais ça ne marche pas et la pierre continue de rouler. Il en a marre, s'asseoit dessus et on voit toujours la marque de ses fesses, sa tête, son bol, sa cuillère et sa fourchette.
Du coup, l'Eternel tout puissant, l'envoie en enfer, là où les pierres brûlent. Hyper miséricordieux le gars.
Bref, c'est bien compliqué pour expliquer un caillou avec des formes louches. Le dit caillou, est à l'écart du chemin pas facile à trouver, franchement ça ne mérite pas le détour.
L'emplacement correspond à un ancien moulin, mais celui-ci, qui est fonctionnel, a été reconstruit entre 2013 et 2016, avec les pierres d'origine qui se trouvaient sur le terrain. La couverture d'origine était en chaume, ici de ces sont des bardeaux de châtaignier. La coiffe est orientée par la guivre (la grosse poutre sur la gauche) et pivote des galets en téflon.
Il est daté de -5000, la table est épaisse de 60 cm et repose sur 3 rochers, avec une surface de contact de quelques centimètres carré.
