Escapade en Bourgogne
Ce matin, dès l'aube, (cad vers environ 11 h), l'idée de ne pas rester enfermé toute la journée s'est rapidement imposée. Afin de ne pas non plus bronzer idiot, un objectif de sortie culturel était tout indiqué : comme j'avais déjà vu Gi Joe, on a décidé d'aller voir l'abbaye de Cluny.
Citeaux dit, citeaux fait comme disent les bourgignons, on saute dans le monstre à 4 roues et c'est parti pour les bouchons sous Fourvière. Une fois cet obstacle passé, et après quelques km d'autoroute, on voit un panneau "roche de Solutré" : "bon j'ai oublié mon chapeau et mon écharpe rouge mais pas grave, on va quand même aller faire un tour".

1ère désillusion : la roche de Solutré, c'est pas très grand. Le sommet culmine à 495 m et le parking (point de départ) est 150 m plus bas tout au plus. 1,2 km de marche pour atteindre le sommet, et la vue est jolie : pique-nique (on va trimballer des sandwichs à la sardine pour rien).
On repart pour Cluny en n'oubliant pas d'admirer respectivement, la roche de Vergission, des châteaux (Pierreclos, Berzé le Chatel), et de belles masures de vignerons.



Berzé le chatel.
Arrivée à Cluny : "mais où qu'elle est l'abbaye ?" (2ème désillusion). Non, je sais ce que vous pensez, j'ai regardé, elle y était pas. En fait, Cluny qui était à l'époque la plus grande abbaye de toute la chrétienté (sa taille ne fut jamais égalée par les cathédrales gothiques plus anciennes) a été amputée de...en fait quasi tout sauf le bras sud d'un des 2 transepts... Donc ça laisse pas grand chose à part l'imagination pour essayer d'appréhender la taille de l'édifice :
- 2 transepts
- 187 m de long
- 400 moines
- 3 clochers
- une nef à 4 collatéraux
- une voute à 33 m
-

L'abbaye vue du cloître :

L'intérieur.

Quelques maquettes pour se donner une idée :


Bon c'est grand quoi, on peut même dire que ça en foutait plein la vue. Cela dit, il y a maintenant un petit musée et la ville s'est construite autour et dans l'ancienne abbaye et est plutôt jolie. Les arts et métiers, dont une antenne a élu domicile à Cluny, propose une reconstitution 3D de l'intérieur au travers d'un film en relief (bien mais pas top) et d'un panneau de réalité augmentée (terme pompeux mais très cool : on fait tourner un panneau qui nous montre en fonction ce qu'on aurait vu en regardant dans cette direction).
3ème désillusion : le cloitre accueille une brocante, ce qui perturbe légèrement la sérénité des lieux.
Cluny est aussi réputé pour son haras national : le haras de Cluny qui se trouve aussi être le principal bénéficiaire (certains diront responsables) de l'absence d'abbaye puisque Napoléon a fait construire le haras en démontant l'abbaye....Bon c'est dommage, mais c'est fait, on va pas proposer de raser le haras pour montrer les fondations de l'abbaye comme certains visiteurs, un petit pull bleu marine négligemment noué sur les épaules, le suggéraient.

Donc il y a des chevaux, des mâles surtout...et la vie d'étalon dans un haras c'est pas top : la saillie au pré, c'est dépassé, maintenant tout se fait en insémination artificielle (entre 50 et 2500 € la passe suivant la qualité du donneur). On apprend des anecdotes :
- les percherons naissent noirs et deviennent blancs avec l'âge (en fait c'est un peu comme moi)
- les comtois ont été sélectionnés sur un défaut d'aplomb (les antérieurs tournés vers l'intérieur) qui évitait qu'ils écrasent les cepes dans les vignes.
- chaque cheval a une ration calculée mensuellement par un nutrionniste et affichée sur son box. Tous étaient en train de manger, sauf les pur-sangs arabes, bien sûr, vu que c'est Ramadan
Après tout ça, il commençait quand même à se faire tard donc retour à Lyon dans les bouchons par l'autoroute mais en évitant fourvière (1,80 de péage pour cela, faut que je trouve un autre itinéraire !).