La taille, ça compte.
Il est vrai qu’en me levant, certes un peu tard, ce matin, mon projet d’aller à Meaux pour visiter le musée de la Grande Guerre prenait un peu l’eau. Quand j’ai écarté les rideaux, j’ai su tout ce que cette métaphore avait d’adapté à la situation.
Ne souhaitant pas me retrouver bloqué dans les transports pour cause de foudre ou de voies inondées, j’ai préféré me réorienter vers un lieu que mes jambes me permettaient d’atteindre.


Première remarque, le titre est un peu trompeur car de dinosaures, il sera surtout question des sauropodes géants (les grosses bébêtes avec un long cou quoi). L’approche de l’exposition est intéressant : on a souvent en tête que les dinosaures étaient des gros machins inadaptés d’ailleurs ils sont tous morts. (je me rends compte que cette phrase est pleine de choquants raccourcis mais c’est pour les besoins de l’explication, d’ailleurs les dinosaures ont quand même duré plus longtemps que nous…). Ici, justement on découvre ici à travers l’exemple particulier d’une espèce (même si d’autres sont aussi abordées) ils étaient en fait redoutablement bien adaptés à leur environnement, optimisés pour économiser l’énergie.

Globalement, l’idée est que plus on est gros moins on a des prédateur. Quand on est très très gros, on n’a plus de prédateur mais on a d’autres problèmes existanciels.
Le premier est d’alimenter la machine permettant de faire fonctionner tout ça : 100 000 cal/jour sous forme de végétaux qui sont ratissés et digérés pendant des jours voire des semaines dans la tuyauterie interne. Pour atteindre ces quantités de végétaux, il faut un long cou qui a deux avantages :
* accéder à des végétaux que les autres espèces trouvent inatteignables,
* limiter les déplacements, qui sont énergivores : un cou de 9 m permet de diviser par 50 le nombre de déplacements pour “nettoyer” une zone par rapport à cou de 1 m.
Maintenant qu’on a un long cou, il faut le soutenir : les vertèbres sont allégées par des sacs d’air qui divisent par 2 le poids total. Accessoirement, il faut un coeur costaud capable d’acheminer le sang jusqu’au cerveau qui en fonction de la position du cou peut se trouver au ras du sol ou à 10 m de hauteur !
Pour oxygéner le sang, les sauropodes avait un poumon dôté de sacs aériens qui permettent d’avoir de l’air frais lors de l’inspiration (comme nous) mais aussi lors de l’expiration : 2 fois moins d’effort à réaliser.


La surprise – en tout cas pour moi- a été de découvrir qu’on ne connaissait pas avec certitude le métabolisme de ces animaux : sang froid ? sang chaud ? les 2. A priori, la dernière est la plus probable, car ces animaux croissaient très vite (leur poids à la naissance doublait en 5 j – 5 mois chez l’homme-, était multiplié par 16 en 2 mois –16 ans chez l’homme- par 10 000 à l’âge adulte soit 30 ans), et pour grandir aussi vite il faut être endotherme. Mais après la croissance, il est probable qu’un métabolisme à sang froid, moins consommateur, se mettait en place.

Gros regret on n’aborde pas l’accouplement, je sais j’ai les idées mal tournées, mais je rappelle qu’on parle quand même de calins entre 2 chars d’assaut, il doit y avoir des choses à dire.

En conclusion, pas mal même si on attein
t pas le niveau de l’expo sur les araignées qui m’avait enthousiasmé. Surtout en se focalisant sur une espèce, l’expo évite l’écueil du catalogue des dinosaures et c’est déjà bien. C’est pédagogique, bien présenté mais on manque un peu de profondeur et certains aspects ne sont pas abordés : par exemple, vivaient-ils en groupe ? quels prédateurs avaient-ils avant de devenir invulnérables ? un peu plus de détails sur les époques et les climats auraient été bienvenus ? Surla fouille : comment procède-t’on quand on trouve un fémur de 2 m pour reconstituer la bête ?
Pratique : 9 euros, catalogue au prix de 10 euros
Site officiel : <http://www.mnhn.fr/museum/foffice/tous/tous/guidePratique/lieuxVisiter/LieuxAVisiter/SFExpos/fiche.xsp?ID=10515&LIEU_ID=164&idx=1&nav=tableau1>