Kanazawa, l’art des guerriers
Vu que cela concerne le Japon, on va encore me traiter de raclure complètement partiale mais cela ne m’empêchera pas de crier haut et fort que cette exposition est THE place to be en ce moment surtout qu’il pleut alors autant être à l’abri.

Certes elle est courte mais quelle densité dans ces quelques salles (5 si j’ai bien compté), où on a le sentiment que des chefs d’œuvre de chaque art ont été picorés dans les collections des musées japonais et rassemblés ici en une sorte de best-of. Mais un best-of cohérent et fluide, qui nous montre la synthèse réalisée à Kanazawa entre la culture élégante et raffinée incarnée par Kyoto et les aspects plus martiaux d’Edo, une dichotomie Athènes/Sparte en quelque sorte.
Les seigneurs de Kanazawa, 4ème ville du Japon au XVIIIème siècle, le clan Maeda, illustres combattants savent associer à leur culture guerrière quelque chose qui va au-delà du simple mécénat puisqu’ils pratiquent eux-mêmes les arts. Leur fief est un des plus riches du Japon et leur armurerie, où était élaborées armes et armures se transforment aussi vite en un atelier d’art lieu de convergence des meilleurs artistes de l’époque.

L’exposition se scinde en 2 parties, une première assez martiale mais d’un point de vue esthétique et une seconde, tripartite, consacrée au cérémonial du thé, au nô et à l’artisanat d’art avec notamment des laques

Armure de Maeda Toshimasa

Paravents, poèmes sur les six rivières de Tama
La cérémonie du thé
Nécessaire à thé en bronze, Miyazaki Kanchi XII

pot à eau de forme aplatie à ouverture en forme de gourde, Nonomura Ninsei

Le Nô
masque fushiki- zô, époque Edo

L’artisanat d’art
Ecritoire à décor maki-e de pin et de grues, attribué à Igarashi Zuiho

Boîte pour pièces de sabre, maki-e de fleurs et de plantes d’une lande printanière

Finalement, et la concomitance de cette expo et de nos cours du Louvre sur le XVII-XVIII m’y aide beaucoup, je me rends compte que, malgré l’éloignement spatio-temporel, je suis infiniment plus sensible à l’esthétique japonaise qu’à la française. Il faut dire aussi que la première, par sa sobriété, son dépouillement, sa recherche graphique, a été abondamment pillée par la modernité et par là même doit être plus facilement assimilé par nos petits esprits.
Conclusion
Laissez tomber ce que vous êtes en train de faire et dirigez vous vers la maison de la culture du Japon pour revivre pendant 1 heure, une brillante époque de panache militaire et de gloire artistique
Prix 7 €, catalogue 25 €.
Durée : 1 heures
Site officiel : <http://www.mcjp.fr/francais/expositions/kanazawa-aux-sources-d-une-culture-765/kanazawa-aux-sources-d-une-culture>
Désolé pour la qualité des photos, encore une fois c’était interdit donc je fais avec les moyens du bord mais raison de plus pour vous rendre sur place.