Japon 2014

Voyage au Japon 2014, Tokyo, Kyoto, Shingu

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Arrivée

Avec un léger différé, suite au fait que vacances ne rime pas avec passer ses soirées devant un écran, voici la chronique, jour par jour, haletante et totalement édifiante de mon 3ème séjour japonais.

Dans le trajet Paris/Tokyo, le plus dur ce n'est pas la durée du vol ou le décalage horaire.

Ce n'est pas non plus, l'attente à l'aéroport ou les formalités d'entrées au Japon.

Non le plus dur, c'est le RER B...

Un délicieux vol en avion, c'est bien simple, je n'avais pas passé une si bonne nuit depuis bien longtemps.... Durant le vol, on croise le soleil pendant quelques heures, avant de se poser comme on a décollé, de nuit. L'atmosphère est un peu plus humide qu'à Paris, mais il fait beau et plutôt bon.

L'efficacité locale fait que les formalités d'usage sont vite écartées et le transport en commun jusqu'à Okachimachi via Shinagawa (Keykyu line puis Yamanote) se fait rapidement et à un prix défiant toute concurrence : 4 euros contre les 10 en France. En pleine heure de sortie des bureaux, les quais et voitures sont bondés mais rien à voir avec ... le RER B. On embête tout le monde avec nos grosses valises mais personne ne vitupère. C'est toujours aussi propre, on pourrait manger par terre dans une station de métro japonaise.

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Arrivée à l’hôtel puis diner au dernier étage d'OIOI (un depato) avec des sushis au comptoir. Avant de partir, j’avais bien dit à tout le monde que les sushis n'étaient pas très courants au Japon (pour faire simple, j'ai dû en manger 3 fois en 2 voyages), paf je commence à me contredire. Ceci dit, c'est vrai qu'on verra beaucoup plus souvent de sushis que dans mes souvenirs, peut-être une petite évolution de ce côté-là.

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Je n'associais pas forcément Ueno à un quartier chaud, mais les 3-4 pâtés de maisons qui jouxtent notre domicile temporaire semblent attirer les jeunes dames courtes vêtues (j'avoue ce n'est pas forcément un critère, la mode locale étant toujours aussi gentiment suggestive) qui attendent le client... quoiqu'il y a aussi peut être des rabatteuses pour les girl's bars. Elles sont souvent accompagnées de grosses voitures noires qui pourraient appartenir à leur mac ? On déambule pourtant sans une seule once d'inquiétude parmi la faune locale malgré nos quelques 1000 euros en poche, c'est bien le Japon !

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Finalement, vaincus par la fatigue, nous fermons l'oeil dans notre (toute) petite chambre, bercés par le son sirupeux qui émane d'un karaoké de la rue.

A deux pas de l'hôtel, le Domremy Outlet, coïncidence ?

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J1 : Tokyo

Je disais hier que notre chambre tokyoïte était toute petite, mais la vue vaut le coup d’œil, enfin une fois qu'on fait abstraction du mur qui en bouche un gros tiers :

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Premier petit déjeuner japonais à base de natto/maquereaux/riz : je m'étais fixé comme défi d'en prendre, à chaque fois qu'il y en avait au buffet. Fis du suspense, sachez que j'ai tenu bon jusqu'au bout. Mais au fait c'est quoi, un petit déjeuner nippon ? D'abord, il y a du riz. Ok tout le monde s'en doutait mais au cas où... Un bol de soupe, des condiments (en gros, nos cornichons) avec si vous avez de la chance du daikon ou si vous en avez moins de la prune japonaise ume. Pour faire bonne figure, on prendra soin d'ajouter du poisson (en sauce comme des maquereaux ou un peu grillés comme du saumon ou similaire).

Il y a aussi un œuf cru, qu'il convient de touiller et après on se demande bien ce qu'on en fait. Il parait qu'il faut le verser sur le riz mais je croyais qu'il était interdit de verser du liquide sur le riz blanc sous peine de malédiction sur 12 générations. Personnellement, à la place, j'ajoute le fameux natto (haricots de sojas fermentés dont les émanations filandreuses font passer la fondue savoyarde pour une aimable plaisanterie ne serait-ce que parce que pour cette dernière vous n'avez pas de baguetteà gérer). Le natto est, selon moi, l'équivalent local de notre huile de foie de morue. On mange tout ça avec quelques algues et une omelette japonaise (sorte de mille-feuille d’œufs brouillés et pas du tout baveuse). Après ça, si on a encore faim, les hôtels proposent souvent un autre buffet plus continental qui permet de la jouer sucrée. Ceci dit, mes observations statistiques me font penser que le schéma traditionnel tombe petit-à-petit en désuétude, les japonais semblant bien aimer les toasts confiture.

Étant à côté d'Ueno, nous commençons fort logiquement par la visite du parc, qui accueille une exposition de bonsaïs. Et pas mal de monde.

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Un calligraphe en technique mixte parapluie/eau sur bitume devant l'entrée du zoo.

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Nous rejoignons à pied le jardin Korakuen - tout près du Tokyo Domu, le POPB local -en beaucoup plus grand j'imagine et qui accueille concerts et matchs de baseball- où les guides volontaires veulent absolument nous renseigner (mais ils sont très gentils). C'est la deuxième fois que je visite ce jardin, c'est toujours aussi joli et il y a toujours les psychopathes qui photographient une tortue de Floride (ou des canards) au 600 mm (et peut être même 800).

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Nous nous orientons ensuite plein sud et traversons le jardin impérial et ses murailles de roches cyclopéennes qui obéissent à des lois géométriques inconnues sur cette planète et... Ah non, je m'égare mais cela fait quand même de gros cailloux. Seule une partie de la vaste étendue du palais reste accessible au public, mais ce qui étonne surtout c'est que le reste a été préservé des promoteurs. Si vous vouliez avoir une preuve de l'étendue des pouvoirs de l'empereur, en voilà une.

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Les autochtones rejouent le déjeuner sur l'herbe (si si on a vraiment le droit de marcher sur la pelouse). Il fait vraiment beau, je suis bras nus tandis que quelques kimonos fleurissent ça et là. C'est d'ailleurs, un peu ma surprise du séjour, le nombre de japonaises en tenues traditionnelles m'a semblé beaucoup plus important que les dernières fois, la température moins élevée y aidant certainement.

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On déjeune un peu plus tard sur le pouce, en pleine rue, pas bien certains d'avoir le droit de faire ça, mais bon. Nous passons par Nihonbashi, le pont monument historique surplombé par une autoroute 2 fois 4 voies...

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Visite très rapide d'Akihabara, qui a encore un peu perdu de son charme : moins de jeux, plus de PC, de "hobby" et d'électronique, beaucoup de monde, à vrai dire en cette fin de samedi après-midi, ce n'est guère étonnant mais ça grouille.

On termine notre grand tour de cette partie est de la capitale par Asakusa (de nuit) : le temple est déjà fermé mais cela ne décourage pas les fidèles qui font la queue pour prier en versant l'obole de rigueur. Les japonais ne semblent pas très croyants ou pratiquants, plutôt superstitieux ou voulant respecter les traditions. Pour nous y rendre, nous passons par Kappabashi-Dori : longue avenue spécialisée dans les ustensiles de cuisine, couteaux, bols, couverts, etc...La nouvelle tour Skytree se profile à l'horizon.

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Nous dinons juste entre le parc d'Ueno et la gare JR : vraiment copieux pour 30 euros avec les boissons ! Cette première journée se termine par l'achat de l'obligatoire Yoshi chez Yamashiroya. Orange cette fois.

J2 :Tokyo Toujours

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Que font les japonais dans le métro ? Ils dorment, mais quand ils ne dorment pas ils sont sur le portable. A vrai dire, ils sont tout le temps sur leur portable, quand ils marchent, quand ils mangent et, je le soupçonne, même dans des endroits plus intimes. Vous me direz que ce n'est pas nouveau, et c'est vrai, les terminaux ont un peu changé, fini les téléphones à clapets avec plein de décorations kawaii, voici les smartphones avec plein de décorations kawaii.

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Le métro, nous l'avons pris pour aller au marché aux poissons de Tokyo (le Rungis local mais avec beaucoup plus de thons rouges), qui est sans doute bien mais qui est fermé le dimanche (et le mercredi), ce sera donc pour une autre fois.

Quitte à être dans le quartier, nous visitons les jardins Hama-Rikyu, une belle découverte (et en plus il y a des chats). Une jolie superficie avec des grands espaces de pelouses plantés de pins noueux et plusieurs étangs avec ponts et pavillons en bois, le tout entouré de gratte-ciels ultra-modernes, un contraste que l'on retrouve finalement assez souvent au Japon. Les pins ont leurs troncs entourés par des tressages de pailles, appelés komo-maki. Ces dispositifs sont une illustration de l'ingéniosité japonaise : contrairement à ce qu'on pourrait croire, ils ne sont pas destinés à tenir chaud. Ni même à empêcher les parasites de monter dans l'arbre, mais au contraire à les empêcher de descendre. Car s'ils descendent avant l'hiver c'est pour s'enterrer et se protéger du froid. Ces andouilles se glissent donc entre la paille et l'écorce (la paille est moins serrée en haut qu'en bas), ils restent coincés et hivernent. Avant le printemps, il suffit de retirer la paille et de la bruler avec les parasites dedans.

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Un chat. Qui comme tous les chats japonais possède une queue raccourcie ou tordue. Les explications en sont semi-légendaires, je ne m'avancerais pas trop sur le sujet mais il semble que ce soit une habitude de leur couper l'appendice pour limiter les risques de chat-garous.

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Nous retournons à Ginza, quartier qui se prépare à un truc. Quoi, on ne sait pas exactement, mais la zone devient piétonne le dimanche et il y a de la queue devant des petits barnums.

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Je voulais absolument visiter le Sony Building. Grosse déception, là où j'attendais des nouveautés qui fassent rêver, des aménagements designs, des protos qui lèvent un pan du rideau sur l'avenir, je n'ai trouvé que des étages encombrés de la camelote actuelle. Alors oui, il y a un écran, unanime vainqueur du concours "c'est moi qui ait la plus grosse 2014" avec cent quarante-douze pouces de diagonale et du 8K, 800 Hz mais bon... Ah si quand même, le viseur de l'alpha 99 est une tuerie, mais c'est un peu faible pour 6 étages.

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Nous pique-niquons au parc mitoyen d'Hibiya avec encore des photographes au 600 mm qui guettent les canards. En même temps, les canards, ils sont juste là à attendre qu'on leur donne à manger, donc le guet est assez facile.

Nous repartons à travers le jardin du palais impérial vers le sanctuaire Yasukuni (célèbre pour les remous qu'il provoque annuellement dans "l'amitié" sino-japonaise). Une brocante avec japonais déguisés en soldats de l'armée impériale, nous y accueille.

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DSCF7400 Après les bonsaïs, un concours de chrysanthèmes bonsaïsés, nous en croiserons plusieurs dans les sanctuaires et temples visités :
DSCF7400 Après les bonsaïs, un concours de chrysanthèmes bonsaïsés, nous en croiserons plusieurs dans les sanctuaires et temples visités :
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Marre de marcher alors nous optons pour un peu de métro vers le nouveau quartier établi autour de la tour Skytree (qui a aussi dû participer au concours "c'est moi qui ait la plus grosse"), c'est un immense centre commercial, au pied de la tour relais. La queue et, il faut bien le dire, le prix, nous dissuadent de l'ascension.

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Retour par le parc de la Sumida et par Asakusa (cette fois le temple est ouvert et ferme 15 s après notre arrivée).

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J3 : Kyoto

A Tokyo, nous nous levons tôt, très tôt, pour être sûr de ne pas rater notre Shinkansen à destination Kyoto, il faut dire que traîner nos valises pendant la rush-hour du matin, ne nous facilitent pas le trajet.

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Ok ok, j'aime pas courir et être stressé d'arriver en retard, alors on a un peu attendu mais au Japon, dans les gares, il y a des salles d'attente, pour tout le monde, même ceux qui ne sont pas en première avec des billets pro.

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Le shinkansen (un Nozomi pour une fois, celui au bec d’ornithorynque, qui nous est accessible puisque nous n'utilisons pas de JR Pass) est toujours aussi confortable, de la place, pas de vibration, pas de bruit. Si on rajoute la ponctualité, la propreté, on comprend que la SNCF a encore de la marge de progression (enfin si jamais elle cherche à satisfaire le client).

Nous déposons les bagages à l'hôtel de Kyoto (je n'ai pas pris de risque, j'ai repris le même qu'à mon premier séjour car il était bien situé à côté de Gion) et nous entamons la procédure pour avoir la traduction du permis de conduire en japonais. Sésame indispensable à la location de voiture, France et Japon s'étant entendus pour ne pas s'entendre sur le sujet, le permis de conduire international n'est pas valable au Japon.

Il faut se rendre dans un bureau du JAF (la fédé des automobilistes japonais) qui assure le service de traduction. Confiants, nous nous rendons donc dans l'unique bureau de Kyoto, idéalement situé loin de tout dans une zone industrielle. La douche froide, "ah mais nous ne faisons pas la traduction, il faut aller à Osaka, Gomen nasai". Ah. Bon ben ça tombe bien, on n'avait rien à faire demain. Grrr. En même, elle avait l'air vraiment désolée. Pour les adresses des JAF voir, http://www.jaf.or.jp/inter/entrust/index_e.htm, mais retenez donc qu'à Kyoto c'est pas bon.

Nous ressortons donc, re-douche froide. En vrai cette fois pour cause de grosse averse.

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Comme la station de métro n'est pas très loin du sanctuaire Fushima-Inari, on se dit que plutôt que d'aller à Osaka, autant en profiter.

Inari, c'est une colline boisée dotée de mille toris. Enfin j'ai pas compté mais il y en a partout. Après avoir avalé un Takoyaki (beignet de poulpe), on monte parmi les édifices de ce sanctuaire shinto.

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Avant d'y aller assurez-vous de ne pas être allergique à l'orange. Et aux touristes. Car tout d'abord, il y a beaucoup de monde (mais comment je vais faire des photos moi ?) mais avec la raréfaction de l'air (très forte à 200 m), les touristes disparaissent et sont avantageusement remplacés par des petits chats (cliquez sur les photos pour les voir en grand). Au dos de chaque tori, les noms des dédicants et un petit message sont inscrits.

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Si jamais vous voulez dédier un tori, voici les prix en fonction de la taille :

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Comme Inari, divinité de beaucoup de choses dont les céréales et les prostituées, aime à s'incarner en renard (Kitsune), vous en verrez aussi pléthores, de part et d'autres des autels.

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En redescendant, les kitsune sont remplacés, sans explication, par des crapauds :

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En prime, une belle lumière de fin d'après-midi dans une atmosphère bien nettoyée par les averses.

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Retour à l'hôtel par l'équivalent local du RER (mais en propre et en fonctionnel, bon allez j'arrête de médire sur les trains français), corvée de linge sale et diner Soba au dernier étage d'un depato avant de faire un petit tour dans Gion (le quartier traditionnel de Kyoto).

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J4 : Kyoto

Après la déconvenue d'hier au JAF, nous nous rendons à Osaka. Enfin Osaka, c'est plutôt dans sa banlieue. Fort heureusement, ce n'est pas très loin de Kyoto par le train (et pas trop cher non plus).

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On débarque dans le bureau, le pauvre malheureux qui lève le premier son regard écope de la peine maximale : "va falloir encore se dépatouiller des gaijins". Comme j'avais bien préparé (je suis trop fort), ça se passe bien même si il y a manifestement des problèmes avec l'écran de l'employé (ces collègues et lui vont bien regarder 12 fois le panneau arrière avant de le faire changer de poste) . 30 minutes plus tard nous ressortons avec le précieux sésame et reprenons le train pour Kyoto.

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Le temps de repasser devant la distillerie Yamazaki (toutes les places étaient déjà réservées...) et devant des militaires au champ de tir à 10 m des voies... Probablement pas à balles réelles.

Désireux de m'assurer que le papier était bien celui qui convenait pour la location de voiture, j'ai voulu aller à l'agence poser la question. Et c'est là que c'est arrivé.

Rappelez-vous (ou apprenez-le), au Japon, avoir l'adresse postale de votre destination, ne sert pas à grand chose. Surtout que dans mon esprit, une agence de location c'est soit dans la gare soit juste à côté, donc je ne m'étais pas méfié. Ici ce n'est pas comme ça, les agences peuvent être n'importe où...2h à tourner dans 3 pâtés de maison pour enfin la localiser dans une petite ruelle. Heureusement les japonais sont serviables et même quand vous demandez aux concurrents de votre loueur, et bien ils vous répondent ! Certes ils vous répondent en japonais mais c'est toujours mieux que rien.

Après ce fantastique épisode de paperasse, il est temps de faire un peu de culture de l'autre côté de la "rivière aux canards" (j'y peux rien c'est son nom). Nous débutons par le Sanjusangendo. Il y a pas mal de touristes (dont beaucoup d'écoles, ce sera quasiment toujours le cas).

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Ce temple est tout en longueur (120 m quand même) et abrite 1000 statues de Kannon (nom japonais d'Avalokiteshvara) avec une plus grande Kannon au milieu. On ne peut malheureusement pas faire de photos mais c'est impressionnant. Le bâtiment est aussi célèbre pour ses concours d'archerie qui consistaient le plus souvent à atteindre une cible située sur la galerie extérieure à 60 m sans toucher le toit. Les épreuves les plus violentes imposaient de placer le maximum de flèches en 24 h !

Des morceaux de poutres littéralement hérissés de flèches sont d'ailleurs exposés.

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Nous prenons ensuite la direction de Kyomizu Dera, en passant par un vaste cimetière à flanc de collines. Les cimetières sont à l'image des villes, denses, très denses ! Celui n'est en plus pas très boisé ce qui accentue l'effet de masse.

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Parvenus à Kyomizu Dera, mauvaise surprise : c'est noir de monde et des travaux sont en cours. Autant dire que par rapport à ma première visite, la déception pointe le bout de son nez. La terrasse est pourtant impressionnante, mais l'ambiance n'y est pas.

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Il y a certes pas mal de groupes scolaires, on en verra énormément (ils n'ont peut-être pas beaucoup de vacances mais ils doivent faire un paquet de sorties !) mais aussi abondance de touristes chinois.

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Fort heureusement, le soleil terminant bientôt sa course, nous finissons par le Heian Shrine, et là c'est l'inverse, juste avant la fermeture, nous sommes seuls dans le jardin, c'est assez magique !

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DSCF7831 Ce calme me fait quand même un peu regretter la chaleur étouffante de juillet qui a le mérite d'écarter la plèbe !
DSCF7831 Ce calme me fait quand même un peu regretter la chaleur étouffante de juillet qui a le mérite d'écarter la plèbe !
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Hop, retour à l'hôtel par la rivière aux canards, dont la profondeur est telle qu'on peut la traverser à gué sur des blocs de béton, il doit y avoir 10 cm d'eau.

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Diner au même depato qu'hier, dans un restaurant très stylé qui malgré notre opinion initiale ne fait pas de sashimis mais des plateaux d'une grande variété de petits plats très fins !

J5 : Kyoto

Aujourd'hui, c'est la tournée des classiques. Pavillons d'argent et d'or, Daitokuji et Château de Nijo.

Et qui dit classique dit que nous allons aussi avoir pas mal de collègues.

Nous sommes victimes d'un petit retard à l'allumage côté transport et optons finalement pour le bus (le métro n'est pas très développé à Kyoto), le pass à la journée est vraiment très pratique, il y a des bus partout et fréquemment.

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Contrairement à mon premier passage, le Ginkakuji n'est plus sous les échafaudages. C'est très mignon, très sobre, avec un jardin pierre/eau/mousse qui mérite presque plus le détour que le pavillon lui-même. J'avais le souvenir d'un petit espace avec un jardin, un peu à la manière de nos jardins des simples, présentant différentes espèces de mousses, rien de tel maintenant, ou alors c'est ma mémoire qui déconne.

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L'emblématique table de sable tronconique :

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Le Kinkakuji attire toujours les foules, on piétine un peu sur le parcours, et pire, on entend parler français, bref pas le top. Malgré le côté clinquant de sa livrée dorée, le pavillon offre un certain charme, en particulier de part son reflet sur le plan d'eau. Le jardin attenant est moins marquant.

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Autre lieu, ambiance radicalement différente avec le Daitokuji.

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Si vous aimez les lieux sereins, les jardins intimistes, ruez-vous calmement sur cet endroit, véritable village de temples, dont la conciergerie a été un temps assurée par Nicolas Bouvier (la classe).

Les temples accessibles au public ont l'air de varier en fonction de l'époque de l'année, nous avons pu faire Kôtô-in, Sôken-in, Kôrin-in et Ôbai-in. Pas de photo pour ce dernier. Perspectives étonnantes sur des espaces de bois, tatamis et mousses, avec des premières traces de feuilles rougies. Tout concourt à donner envie de s'asseoir pour s'imprégner de l'esprit des lieux.

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Sôken-in :

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DSCF7955 Kôrin-in :
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Enfin, nous revenons vers le centre-ville pour terminer par le Château de Nijo, palais Shogunal de belle taille, dotés de vastes salles traditionnelles décorées de superbes peintures dorées (ce sont des fac-similés, les originaux sont visibles dans une galerie payante à côté).

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Un petit détour par Yodobashi Kamera qui me permet pour la première fois de toucher un Canon 1DS et un Pentax 645z, bref au lieu d'aller faire la queue au salon de la photo, allez plutôt essayer chez yoyo.

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J6 : Nara

Nous partons pour Nara par le rapide de 9:33, certes on aurait peut-être pu se lever plus tôt, mais bon c'est les vacances quand même !

Au sortir de la gare, je me rends compte que ma mémoire me joue encore des tours : je n'avais pas souvenir que Nara était aussi "ville" que ça, il me semblait qu'il y avait un peu plus de verdures avant d'atteindre les temples. Ceci dit il y a toujours plein de daims ! Et ils sont toujours aussi attachants. Collants plutôt, mais ils sont tellement mignons ! Ils rodent en meute, assoiffés de biscuits que des marchands ambulants et obligeants vendent aux touristes. Les bestioles ont bien flairé le filon et restent à proximité des camelots, l'oreille aux aguets du moindre bruit trahissant l'ouverture du plastique de la bouffe !

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Mais attention...

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On commence par la visite du Todaiji, soit le temple du "plus". C'est plus grand, plus gros, plus massif que tout le reste, on ne fait pas dans l'intime là, c'est le superlatif, la grosse artillerie. Et c'est en bois, donc c'est assez impressionnant !

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A l'intérieur, les statues sont, vous vous en doutez, à l'échelle, donc c'est très grand aussi.

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Après ce monumental monument, nous allons au Kasuga Taisha Shrine, niché un peu plus haut dans la forêt, sanctuaire Shinto célèbre pour sa palanquée de lanternes (vert-de-gris, dorées, dehors, en intérieur, etc..).

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Il fait bon continuer la déambulation parmi les arbres et les lanternes de pierre (et les daims).

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DSCF8115 Au Japon, on est très attaché à la propreté de la forêt, alors on la balaye :
DSCF8115 Au Japon, on est très attaché à la propreté de la forêt, alors on la balaye :
DSCF8160 Nous optons ensuite pour le quartier traditionnel de Nara, c'est à dire celui qui possède encore quelques maisons anciennes.
DSCF8160 Nous optons ensuite pour le quartier traditionnel de Nara, c'est à dire celui qui possède encore quelques maisons anciennes.
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Parmi ces maisons, une machiya toute en longueur (pour économiser sur la taxe foncière calculée selon la largeur du bâtiment), avec un jardin intérieur (Naka Niwa) aussi petit que mignon. La machiya est un bâtiment intégrant des parties commerciales sur la rue, le stock, et les parties privatives.

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Comme quoi, les rangements sous escalier ne datent pas d'hier :

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Nous rentrons en train et clôturons cette journée par une petite marche apéritive dans Gion.

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J7 : En route vers Shingu

Une journée de transition, nous quittons Kyoto pour la campagne, où nous l'espérons, il y aura moins de monde. D'autant que le week-end est long, le lundi 3 novembre étant férié pour cause de fête de la culture.

La vue de notre chambre, en sachant où il est on voit Kiyomizu-Dera :

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Nous hélons le taxi pour aller récupérer le taxi et là, heureusement qu'on avait repéré avant...car le taxi ne connaît pas plus que nous l'endroit. Nous prenons possession de notre monstre mécanique, une nissan Wingroad, déjà rayée de partout (ouf ça m'évitera de culpabiliser si je rabote les portes). Bon zut, je voulais une cube ou une impreza bleue moi, la wingroad c'est une clio break en gros qui est tellement bien qu'ils n'osent même pas l'exporter...En plus, il n'y aucun gadget, sauf si on considère qu'un GPS anglophone est un gadget.

Je n'ai pas précisé, toutes les voitures de location japonaises ont un GPS. C'est bien.

Qui parle japonais. C'est moins bien.

Mais des fois, on a le choix de la langue. C'est bien. Sauf qu'il faut trouver le réglage dans des menus en japonais....

Je maîtrise totalement la conduite à gauche, et on sort en vitesse de Kyoto. Enfin en vitesse, façon de parler. N'étant pas parvenu à dire au GPS qu'on voulait bien prendre les autoroutes (qui sont très chères au Japon), on prend les voies buissonnières, 5heures pour faire 200km. Sur les routes japonaises, on se trrrrraaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiiiiinnnnnne, et il y a des feux partout.

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En chemin, nous traversons de beaux paysages de montagnes escarpées, couvertes de résineux, beaucoup de barrages de tunnels, d'ouvrages d'art, y compris des tire-bouchons, parfois seule façon de caser le dénivelé dans les petits espaces des vallées.

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Arrivée au bout de 6 heures (avec les pauses) et après quelques averses à Shingu. Nous visitons rapidement sous la pluie et prenons le diner dans la chambre. La bière est bien méritée.

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Ouuuuuuh qu'il a l'air pas content, on a du lui refiler le même saké ce que celui que j'ai eu le malheur d'acheter :

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J8 : Shingu, Kumano Kodo

J'ai vu l'âme du Japon.

Et je peux vous dire qu'elle est mouillée !!!

Petit déjeuner catastrophique, dans notre hôtel. En entrant dans la salle du petit-déjeuner, nous avons fait peur à la serveuse (qui devait aussi être la cuisinière) et qui nous a demandé plein de choses. Forcément, je n'ai rien compris mais j'ai payé et on a eu le droit de s'asseoir. Et là, on se demandait bien ce qui allait nous arriver dans l'assiette : prunes, natto et riz. Caramba, ce sera toast, salade, bacon et omelettes...Elle croyait sans doute bien faire.

Après ce début en matière, détour obligatoire par le konbini pour le repas du midi et route pour Hongu, plus précisément le Kumano Hongu Heritage Center. Le GPS nous paume un peu à l'ouest de la position et après une demi-heure de demi-tours stériles nous parvenons au centre.

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Les "Kumano Kodo", c'est les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle au Japon. Plusieurs routes qui convergent, au gré des autels, sanctuaires, temples vers quelques sites majeurs comme le Kumano Hongu Taisha ou la Hayatama Taisha à Shingu. Le long de la route, les paysages sont magnifiques avec des nuées qui s'effilochent le long de pentes escarpées et couvertes d'une forêt mixte (résineux, érable surtout) ultra-ultra-dense. Les rivières qui serpentent ont une couleur bleu ferreuse, tirant parfois sur le verdon.

Cela dit, difficile de planifier une rando vu la météo, alors on fait quelques ronds sous l'eau à Hongu.

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DSCF8263 Ce tori monumental (et en béton) marque l'emplacement originel du sanctuaire, au creux d'un méandre de la rivière. Disparu, il a sagement été reconstruit en hauteur, à l'abri des crues :
DSCF8263 Ce tori monumental (et en béton) marque l'emplacement originel du sanctuaire, au creux d'un méandre de la rivière. Disparu, il a sagement été reconstruit en hauteur, à l'abri des crues :
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Après on décide de faire des ronds DANS l'eau et de diriger pour un onzen. Forcément, la région en est farcie. Les pélerins japonais ne sont pas fous, ils n'ont pas choisi n'importe comment leurs pérégrinations. A Yunomine, il y a le tsuboyu (j'ignore si c'est un nom propre) : une cabine privative entourant un trou d'eau où l'eau stagne aux alentours de 45°C. C'est chaud et ça sent le soufre. Coup de bol, la cabine se libère au moment de notre arrivée (mais non ils n'ont pas fui en voyant des gaijins) et après avoir compris où et comment on achetait un ticket, on plonge. Façon de parler parce que c'est tout petit et que c'est très chaud. Personnellement, je ne parviens pas à rester très longtemps, je sors toutes les 3 minutes me rincer à l'eau froide. 25 minutes après (c'est limité à 30 minutes), nous laissons la place à une famille de japonais. Malgré le bruit (et l'odeur) c'est très agréable.

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Ah oui, la mauvaise idée, apporter son appareil photo dans le tsuboyu, surtout quand le boîtier n'est pas tropicalisé...

Nous faisons un petit tour dans la forêt surplombant le village, quelques ruisseaux, des crabes terrestres et on repart après un pique-nique au cul de la voiture parce que la pluie est revenue en force.

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Faute de plan bien défini, nous nous dirigeons vers Kawayu, un autre spot à Onzen. Sa particularité est qu'on peut creuser soi-même son bain à la pelle dans le lit de la rivière. Des autochtones le font, mais, fainéant et dépourvu d'outil adéquat, j'avise plutôt un endroit déjà aménagé sur la rive d'en face. Certes, il faut se mettre à poil devant tout le village mais c'est quand même plus pratique. Je tente seul, vite imité par deux japonais.

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Toujours la pluie, donc on retourne à Shingu pour visiter le Hayatama Taisha, édifices oranges nichés dans le tissu urbain.

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Visite du mall local à la tombée de la nuit avant de retourner à l'abri à l'hôtel et de prendre une douche bien chaude, sans soufre cette fois.

J9 : on ne dit pas 'la marche en montagne' mais 'des montagnes de marche

Après la pluie d'hier, la journée s'ouvre sur le soleil. Il nous quittera bien vite, mais globalement les quelques épisodes de crachin ne parviendront pas à nous gâcher le plaisir.

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Nous déjeunons à l'hôtel qui s'est rempli d'un coup, bien aidé en cela par un mariage et un car de retraités. Objectif de la journée, Nachisan, ses temples, sa chute d'eau (la plus haute du Japon, mais c'est bizarre je croyais avoir déjà vu la plus haute à Hokkaido). Enfin, on ne va pas ergoter pour quelques mètres, nous suivons la route côtière, passons un petit instant sur la plage de la baie de Nachi pour toucher le Pacifique, avant de remonter la vallée vers le Daimon-zaka.

Il y a déjà du monde, le parking est plein mais nous trouvons une place et en avant. Le Daimon-zaka, c'est un joli chemin, essentiellement constitué de marches moussues, à travers la forêt. L'ambiance, malgré les touristes, est assez extraordinaire, et donne à ressentir les foules de marcheurs qui ont parcouru le même sentier depuis des siècles. Certains louent des costumes pour faire ce petit bout de route, et nous croisons même un pèlerin en costume de yamabushi qui semble surgir d'un lointain passé.

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Parvenu tout au sommet, surprise, un temple ! Comme c'est inattendu ! Je vous passe les explications qui globalement disent que cet endroit est très sacré et tout (vu que le bouddhisme, je m'y perds complètement). L'esplanade du sanctuaire permet d'avoir un joli point de vue sur la cascade de Nachi avec en avant-plan, une pagode à 3 étages.

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Comme on n'est pas des poules mouillées, on continue de monter dans la forêt, histoire de sortir un peu des sentiers battus. Nous croisons un anglais, Stewart, qui cherche le sentier du sanctuaire d'Amida,tout au sommet et à un peu plus de 3 kilomètres du temple de Nachi. Vous me direz, suffit de suivre la carte, sauf que le sentier prévu a été détruit pour bétonner la montagne (Stewart nous explique qu'il s'agit d'une sombre histoire de mafia qui semble très similaire à nos méthodes françaises de financement de partie politique) et que les ouvriers qui manœuvrent les pelleteuses là-haut (un dimanche), sont incapables de nous renseigner. Nous n'avions pas prévu d'y aller, mais il achève de nous convaincre (en tout cas de me convaincre) en nous expliquant un peu l'importance de ce sanctuaire qui trône à l'intersection de 2 mandalas (bon c'est ésotérique, je ne suis pas spécialiste). Nous trouvons un début de chemin alternatif, mais Stewart, nous abandonne, l'état du sentier étant euh... mauvais, pour ne pas dire inexistant, vu qu'il n'y a bien vite plus de sentier.

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La carte théorique de la ballade, sachant que tout le chemin encadré en rouge, n'existe pas (et est indiqué avec des gros panneaux rouges, interdits, hum, cela veut peut-être dire quelque chose...)

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Nous parvenons quand même à retrouver la piste après la zone détruite et une petite demi-heure plus tard au sein d'une brume qui peu à peu a empli la forêt (et rendu pas mal d'escaliers glissants), nous sentons de l'encens. Signe infaillible que quelqu'un en a mis à bruler. Et qu'il y a un temple.

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En effet, c'est assez paumé, mais il a quelques visiteurs (qui trichent, ils sont venus en voiture), quelques photos plus tard, on repart par un autre sentier, avec escalier bien sûr, tout aussi glissant et brumeux qui fait passer par le sommet à 750 m. Vue inoubliable sur du blanc et du blanc, alors qu'un panneau cherche à nous expliquer qu'on devrait voir le Fuji-san situé à plus de 300 km de là. Oui oui, bien sûr.

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et donc la vue :

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Finalement, nous débouchons à notre point de départ, 50 m derrière la pelleteuse, le début du chemin étant masqué par des gravats. Le Japon c'est bien, mais la fédération de randonnée a des progrès à faire. Bizarrement, nous ne croisons aucun randonneur, car étant donnée la notoriété de la zone et de ses chemins de pèlerinage, je m'attendais à croiser des gens suréquipés façon réclame pour le "Vieux campeur". Dès qu'on s'écarte des zones touristiques, il n'y a personne, malgré le week-end de 3 jours. En tout cas, je ne vous conseille pas forcément la ballade, vu que cela est interdit et pas toujours pratiquable mais ça valait le coup.

La sortie du chemin, on fait mieux balisé :

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Nous redescendons à Nachi pour voir la cascade avant de reprendre le Daimon-zaka jusqu'au point de départ. En route, nous achetons des mikan (mandarines sans pépins), spécialités de la région. Retour à Shingu avec quelques étapes à Katsura et Ugui. La côte est magnifique avec ses îles pentues submergées de végétation, qui rappellent Matsushima plus au nord, malheureusement elle est défigurée par du bétonnage hôtelier.

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DSCF8424 Des onsens, version bains de pied, directement à côté de la route, ils savent vivre, il n'y pas à redire :
DSCF8424 Des onsens, version bains de pied, directement à côté de la route, ils savent vivre, il n'y pas à redire :
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Après avoir posé la voiture à l'hôtel, nous décidons de visiter le deuxième grand temple de Shingu : Kamikura. Jolie surprise après encore un bel escalier bien raidasse, avec une vue sur la ville. Descente par le même itinéraire, toujours bien glissant, avec un papy qui doit bien avoir ses 75 ans qui ouvrent la voie lentement et vaillamment.

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J10 : Get your kicks on Route 42.

Départ de Shingu sous le soleil, qui soit dit en passant, nous honorera de sa belle lumière pendant toute la journée.
Cette fois l'idée est de suivre la mer par la route côtière 42, jusqu'à notre hôtel de Shirahama.
Itinéraire pas réellement préparé, donc ce sera la surprise. Et autant, le dire de suite, c'en sera une bonne (de surprise). Avec de belles choses qui ont jalonné le parcours.
Comme hier, la côte est sombre, issue du volcanisme, et très découpée, avec des îles littéralement englouties par la végétation, des petits cailloux comme jetés au hasard par un kami de passage, sur lesquels patientent tranquillement les pêcheurs.

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La route serpente parmi les collines qui se jettent dans la mer, les traversant parfois au gré de (nombreux) tunnels. En sortant d'un virage, nous tombons à Hashigui-iwa, sur un

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Nous passons ensuite sur l'île de Kii-Oshima reliée à la péninsule de Shiono-misaki par un pont avec tire-bouchon. A l'est de l'île, il y a un phare mais, reconnaissons-le, il est d'une taille ridicule, même si, vu la hauteur du promontoire sur lequel il est juché, il n'avait pas besoin d'aller plus haut.

En 1890, le lieu a été le théâtre du naufrage d'un navire turc, ce qui a donné naissance à plusieurs monuments et un musée. Ainsi que des échoppes, nippo-turcs, mélange assez étrange...

DSCF8528 On notera toujours quelques approximations dans les traductions japonais-français :
DSCF8528 On notera toujours quelques approximations dans les traductions japonais-français :
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En revanche, le paysage est magnifique, toujours baigné de soleil, avec notamment des umikondo (des rochers aux formes rigolottes) qui ont les pieds dans l'eau.

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Un troupe de chats très calins sur un parking, des panneaux y faisant allusion, signifiant probablement de ne pas les abandonner là, comme quoi même au Japon, il y a des cons (mais ils avaient des gamelles, donc d'autres compensent).

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En comparaison, Shiono-misaki, l'autre presqu'île est un peu moins spectaculaire, elle est pourvue d'un phare tout aussi petit mais qui dissimule un joli sanctuaire. C'est surtout réputé pour être le point le plus méridional d'Honshu.

Un port assez roots, entouré de rochers parmi lesquels se faufile à tout berzingue un petit bateau de pêche :

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Un édifice montre bien la tendance nippo-soviétique toujours prompte à faire des trucs moches dans des endroits qui ne le méritent pourtant pas :

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Jeu : toi aussi, trouve la bestiole !

DSCF8559 Jeu n°2 : toi aussi, trouve la bestiole !
DSCF8559 Jeu n°2 : toi aussi, trouve la bestiole !
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Nous remontons ensuite nord-nord-ouest, où quelques points de vues jalonnent la route mais c'est un peu moins grandiose que l'autre côté de la péninsule.

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Nous arrivons à l'hôtel - grand truc de béton fonctionnel, donc laid - juste à temps pour aller à la plage, admirer le coucher de soleil. Long étendue de sable blanc, cette plage a, paraît-il, été chantée par des poètes dès le VIIIème siècle. Personnellement, compte tenu de la nature du sol de la région, je m'étonne un peu d'une telle couleur, de là à conclure que c'est louche et qu'il vient d'Australie...

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Cela dit la plage est propre, interdiction (forcément respectée) de fumer, pas de mégot, pas de bouteille de verre, de sac plastique, etc..

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Bon voilà si on se retourne, c'est un peu bétonné quand même :

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Il reste encore un peu de temps pour savourer un onzen/spa, intérieur/extérieur, puis histoire d'être bien sûr d'être propre, d'utiliser notre salle de bain typique : une grande baignoire qu'on remplit d'une eau super chaude et dans laquelle on s'immerge jusqu'au épaules. Mais surtout, surtout, on ne s'y lave pas : avant l'immersion, on prend soin de se doucher abondamment, de préférence en en foutant partout pour bien montrer qu'on y met tout son cœur. De toute façon, tout est prévu, la pièce est intégralement carrelée et il y a des évacuations au sol. Ainsi toute la famille, peut profiter pour la soirée de l'eau du bain qui reste limpide.. Pfiuu dure journée.

Une partie de notre chambre, on voit que nous ne sommes plus en ville, elle fait bien 50 m² (il y a un salon et une grande salle de bains en plus) !

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Petite pause dans la parution des billets pour me permettre de profiter du week-end ! Mais attention, car la prochaine journée sera le climax de notre séjour !

J11 :Le jour des chasseurs d'érables

Laissant derrière nous le fameux sable blanc (et louche) de Shirahama, nous nous enfonçons parmi les montagnes verdoyantes au début et de plus en plus rougeoyantes avec l'altitude. Aujourd'hui ce n'est pas compliqué, nos sommes bénis des kamis qui nous gratifient d'un ciel bleu qui, nous ne le savons pas encore, va enchanter notre visite de la rutilante bourgade Koya-san.

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Cela tourne beaucoup, nous passons quelques cols (le plus haut devant être à 1300 m), rencontrons un nombre toujours aussi élevé de travaux routiers avant de parvenir à notre but.

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Koya-san c'est 52 temples, qui font aussi hébergement, une grosse dizaine de temples qui ne logent personne, des pagodes et un immense cimetière.
Après avoir abandonné la voiture à notre temple (bon en fait j'étais persuadé que c'était un ryokan, me suis trompé), nous choisissons de nous diriger vers cette nécropole, nommée Okunoin.

L'entrée de NOTRE temple, la classe quand même :

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Nous traversons pour cela le complexe Danjo Garan avec tout plein de bâtiments et, en cette journée d'automne où le soleil quoique bas, embrase les feuillages, de chasseurs d'érables. Examinons un peu ce chasseur d'érables, et ses principales caractéristiques.

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Déjà, il est japonais.
Deuxièmement, sa proie étant relativement lente, il peut se permettre de trimballer un lourd trépied, un énorme reflex pro voire un moyen format, voire le tout en double.
Troisièmement, il est patient.

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Car si sa cible ne bouge pas, la traque est tout de même haletante, et peut s'achever le bec dans l'eau. Il cherche l'angle, la lumière qui fera idéalement
ressortir les feuilles d'érable, déclinant l'ensemble de la gamme chromatique du vert au rouge, l'azur du ciel et les temples. Les érables, c'est la contrepartie "fin de siècle" des cerisiers en fleurs, l'achèvement du cycle avant la trêve hivernale et si cela reste un peu moins médiatique, la passion japonaise pour la beauté impermanente s'y immerge jusqu'à plus soif.
J'ai l'air de me moquer, mais ces esthètes me sont bien sympathiques et ils ne sont pas gênants pour un sou quand on veut soit aussi faire une petite photo et qu'on entre dans le champ de la camera obscura positionnée avec un soin maniaque depuis des heures.

On devine la présence de trépieds, parfois plus nombreux que les photographes :

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Les abandonnant à leur quête, nous continuons donc vers le cimetière. Imaginez une sorte de Père-Lachaise, tout en longueur, avec beaucoup beaucoup plus de mousses et énormément plus de pins et de cèdres.

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Ces derniers étant parfois centenaires voire pluri-centenaires. C'est assez enchanteur.

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Le chemin fait 4 km aller/retour, jusqu'au saint des saints, le Kobodaishi Gobyo (photos interdites) qui est le mausolée du moine à l'origine de ce qui est devenu Koya-san.

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Comme il commence à cailler (11°c environ avec un petit vent) et à faire faim, nous nous arrêtons à un estaminet qui propose le menu végétarien local avec thé vert (bon perso j'ai pris un katsudon et une bière...).

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Nous revenons ensuite plein ouest, en zigzagant, de spots en spots, avec notamment les mausolées des Tokugawas, et le daimon, porte d'entrée du Koya-san.

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DSCF8706 Même les jardins d'enfant sont équipés en toris et sanctuaires :
DSCF8706 Même les jardins d'enfant sont équipés en toris et sanctuaires :
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Nous faisons le check-in dans le temple, le moine nous offre le thé, on lui offre 12000 Yen (oui pas que pour le thé) et nous décrit les règles : fermeture de la porte à 9:00, cérémonie à 6h30 du matin. Sans oublier, température intérieure 11°C, et oui le papier c'est assez moyennement isolant.

le X-crossing de Koya-San, forcément un peu moins impressionnant que celui de Shibuya :

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Je repars seul vers le cimetière pour profiter de l'ambiance nocturne. Las, les locaux ont encore fait des leurs avec l'éclairage. Alors oui, si j'ai un truc à reprocher aux japonais, c'est qu'ils ont des éclairages pourris.
Le néon blanc, froid, semble être ici le top du top, de toute façon, il n'y a que ça. Du coup, les chemins du cimetière joliment soulignés par les lanternes de pierre, sont défigurés par des lampadaires qu'on croyait réservés aux villes du tiers-monde.

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Dommage d'autant que la lune est quasi pleine et que sa lumière traverse çà et là les frondaisons. Je fais quand même le tour, il n'y a pas grand monde si ce n'est de gros oiseaux aux ventres blancs qui font des bruits bizarres.

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Je rentre au temple, salle de bain commune, le bain est assez chaud mais l'air est vraiment trop humide, cela devient vite suffoquant. Nous dînons (presque) sans alcool dans le temple (hum hum, devait pas être autorisé, heureusement on s'est pas fait chopper par le père supérieur) avant de nous endormir à la belle étoile, euh pardon, sur les tatamis mais on a l'impression d'être dehors.

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J12 : Tokyo

DSCF8770  Gong ! Gong ! Gong !
DSCF8770 Gong ! Gong ! Gong !

Debout trouffions ! euh pardon, debout moinillons.

Z'êtes dans un temple ici, vous z'êtes pas là pour glander en attendant le petit-déjeuner, vais faire de vous des hommes moi ! Bande de crottes !

Donc lever au son du gong à 6 heures (température de la chambre : 9°C), habillage rapide, et zou en petites foulées pour la cérémonie bouddhiste. Nous ne savions pas si la présence était obligatoire mais comme ici tout le monde faisait du combat kung-fu, en fait c'était même un peu effrayant... ah oui donc on va dans le temple et le moine, appelons-le Roberu-san, nous accueille et nous donne notre texte (un sutra assez long, dont j'aurais du mal à vous parler). Roberu-san nous annonce donc qu'il va procéder à la cérémonie et que pendant ce temps là, nous devons nous approcher du pot au milieu de la pièce, prendre des petits copeaux de truc (probablement de l'encens), le porter au front et le remettre dans la vasque. Ceci 3 fois, une fois pour Bouddha, une fois pour les ancêtres, une dernière fois pour la famille et les amis.

Ce faisant il psalmodie son texte, de façon assez monocorde, avec parfois ce qui semble être une longue salutation à ses prédécesseurs. Il marque les passages les plus importants, d'un coup de gong ou de cymbales. Au bout d'un moment (30 minutes environ), il nous demande de chanter notre texte ce que nous faisons plein d'entrain : "ga bu zo meu, ga zo meu bu, bu , etc...".

Après, Roberu-san nous donne une explication à laquelle je n'ai pas tout compris si ce n'est l'importance de l’impermanence des choses, l'absence de contrôle sur nos destins. Bon, ok, c'était à faire et si vous séjournez dans un temple, ne le manquez pas (de toute façon vous serez réveillés par le gong), mais ce n'est pas cela qui va me réconcilier avec les religions.

Après cet intermède spirituel, on avale vite fait un petit-déjeuner et on quitte Koya-san sous une petite pluie froide (pas un jour pour les chasseurs d'érables), pour s'enfiler 120 km vers Kyoto. 120 km c'est 4 h de route au Japon, un peu moins de 3H si on prend les autoroutes. Ce que nous faisons, ce qui permet de couvrir les 50 derniers kilomètres en 40 minutes !!!! Cette folie, j'ai dépassé les 100 km/h pour la première fois du séjour ! Bon alors 50 km, c'est 4 péages et 25 euros quand même....

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On rend la voiture et on prend les tickets pour le premier Shinkansen pour Tokyo, qui part 15 minutes après. Notre hôtel est situé entre Shibuya et Harajuku. Nous faisons un petit tour dans ce quartier, avec premières emplettes à Takeshita Dori et à Kiddy Land (super original, je le reconnais).

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J13 : Tokyo

En ce jeudi où la météo n'annonce pas de pluie (du moins le matin), je propose de nous rendre au Nihon Mikan-en. Joli parc qui présente des maisons traditionnelles venues de tout l'archipel.

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Quand je dis "venues", c'est vraiment le terme. Elles ont été démontées, déménagées et remontées. Comme ce n'est pas du Ikea, c'est tout à fait possible de les remonter à l'identique. Il y a donc ici une vingtaine de demeures originaires d'Honshu et de Kyushu (rien pour Hokkaïdo et Shikoku), plus une scène de kabuki complète avec les "deus ex machina", elle est encore utilisée à l'occasion.

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Peu de monde, à part des retraités à leur poste pour dessiner ces belles constructions, et quelques écoles. Le personnel est super sympa, anglophone (!!) et allume le foyer dans certaines maisons, en invitant les visiteurs à les rejoindre auprès de l'âtre. Pas de cheminée, les foyers sont souvent creusés à même le plancher (ce qui me fait toujours craindre l'incendie).

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Ce petit feu permet de garder l'odeur de fumée qui imprégnait en permanence les maisons de l'époque. Il faut prendre son temps pour tout visiter, il y a beaucoup de choses à lire, l'histoire de chaque maison mais aussi de la famille qui y a vécu. Petit à petit, on se rend compte que ces bâtisses, qui étaient propriété de familles plutôt aisées, abritaient du monde (en incluant les domestiques), accueillaient les activités manuelles, agricoles, les visiteurs. Pourtant ces familles upper-class avaient une vie plutôt rude surtout en hiver, travaillaient 7/7 et 18/24 parfois à la lueur de la bougie. On imagine les conditions de vie des familles moins favorisées !

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Attentionx aux traversées de tanikis !

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Changement total de décor pour Shinjuku, l'ultra-moderne. Après un déjeuner, nous allons au 45ème étage de la mairie de Tokyo, qui a le bon coup de rester gratuit. La météo n'est pas forcément favorable (il crachine), on croit deviner l'esquisse des pentes du Fuji-san, mais c'est peut-être (sûrement) notre imagination.

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Nous redescendons de notre perchoir pour Kabuki-cho, censé être le quartier chaud depuis des siècles. Echec critique c'est plein de karaokés et de restos (ce qui fait qu'on peut le confondre avec beaucoup d'autres quartiers de la capitale...) mais cela ne paraît pas plus chaud qu'ailleurs. Sans doute encore une élucubration du "Routard". Tiens d'ailleurs, je ne vous ai pas parlé des guides touristiques pour le Japon. Nous avions un bout de Lonely (pour la péninsule de Kii) et le routard Tokyo/Kyoto. Eh bien, il n'y en a pas un pour sauver l'autre. Les "bonnes" adresses sont éventées depuis des lustres (le Nihon Mikan-en n'est pas mentionné), le discours est un peu éculé, bref, si vous voulez un bon guide, va falloir vous le faire vous-même.

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Nous finissons la journée par des emplettes avant de retrouver notre pilote préféré, rentré de Kyushu dans la soirée (avant une tempête qu'il sera le seul à voir).

J14 : Kamakura

De bon matin, le x-crossing de Shibuya, version calme donc.

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Initialement nous devions nous rendre à Nikko, mais finalement ça faisait beaucoup de transport pour une journée et surtout ils annonçaient un froid glacial et du vent. Du coup nous nous sommes tournés vers Kamakura pour un marathon des temples : Engakuji, Kencho-ji, Turugaoka Hachimangu (mariage traditionnel avec un occidental, cérémonie des 3-5-7 ans), Haze Dera, et le Grand Bouddha creux (121 tonnes de métal quand même).

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Pour le plaisir, la triforce :

DSCF8888 Un chat exceptionnel, il a une queue :
DSCF8888 Un chat exceptionnel, il a une queue :
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Un mariage très intime donc, si on oublie les 350 touristes qui passaient innocemment par là, les flash qui crépitent et le brouhaha des "ohhhh" et "aaaaahhhh" :

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Au Japon, on aime bien mettre en valeur les maisons traditionnelles ....

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Attention aux milans, ils attaquent par derrière et à 10 contre 1 !

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Alors, si si, il enlève un par un les pétales abimés, et il en a un paquet à faire :

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Là encore, tout est blindé de monde, l'expérience en pâtit un peu... J'aurais préféré rester sur les souvenirs de mon premier voyage, sous un grand soleil et sans personne.

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Sur le sentier qui nous mène à travers les collines vers la gare de Kita-Kamakura, nous tombons sur deux habitants qui font signer une pétition contre construction d'un incinérateur sur le chemin. L'endroit, historique, paraît en effet incongru pour accueillir une telle usine, un peu comme si on construisait un immense centre commercial sur la digue du Mont Saint-Michel, ou une cité du cinéma à Saint-Denis. Donc voici je mets les infos et je souhaite bon courage et bonne chance à ces gens :

Le blog : http://alongthebuddhatrail.blogspot.jp/

Le lien direct vers la pétition : https://secure.avaaz.org/en/petition/The_local_government_of_Kamakura_Please_do_not_build_a_municipal_incinerator_near_the_Buddha_Trail/?nZcYlcb

L'endroit concerné :

DSCF8975 Il y a sanctuaire d'Inari juste à côté :
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A notre retour à la capitale, diner folklorique au BBQ. Alors folklorique, non pas à cause des costumes traditionnels mais du principe de commande. Tout est expliqué intégralement en japonais, pas de secours et il faut tout faire avec une tablette tactile. D'autant que c'est compliqué (il y a un intrus qui ne veut pas prendre BBQ alors que normalement c'est pour toute la tablée, faut négocier), on ne sait pas si c'est à volonté ou pas... Au final ce n'est vraiment pas cher : 1990 Yens/personne à volonté pendant 2 heures et en plus leurs viandes marinées sont vraiment délicieuses !

Après le dîner, un petit tour chez Tower records, le rayon métal est immense (selon les standards français) même s'il n'occupe qu'une toute petite partie d'un des nombreux étages du bâtiment. Les disques sont parfois commentés par les disquaires (bon c'est en japonais, mais on comprend en comptant le nombre de points d'exclamation), je note quelques références de métalleux locaux : Anthem, Light bringer, et surtout, l'inénarrable Babymetal, mélange un peu surréaliste de Jpop et Métal et qui pourtant fonctionne bien (et tourne en boucle dans mon ipod).
<a title="By Fuguito (Own work) [CC-BY-SA-3.0 (http://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0)

J15 : shopping à Tokyo

Le musée de la photo d'Ebisu est, paraît-il, fameux. Manque de chance il a fermé, il y a un moins pour 2 ans de rénovation. Tokyo est doté d'un paquet de musées mais ils sont surtout consacrés à de l'art moderne, alors forcément ça nous enthousiasme pas énormément. On décide de zoner vers Roppongi Hills, le quartier sorti de terre pendant les grandes heures immobilières 80/90. Juste avant, il y a un grand cimetière celui d'Aoyama (un peu l'équivalent de celui de Montparnasse chez nous), peuplé de nombreux corbeaux, et qui abrite des tombes de VIP, d'étranges et d'Hachiko (le chien de Shibuya).

Quelques photos pour illustrer un contraste omniprésent entre tradition et modernité :

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Nous nous promenons ensuite dans le quartier et entamons l'ascension de la Tour de Tokyo, là encore ce n'est pas avec la météo qu'on va voir le Fuji !

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Nous retournons à Shinjuku pour un epic-fail chez Map Caméra chez qui, contrairement à ce qu'on pourrait croire à la réclame qui en est faite, personne ne parle anglais. Ils n'avaient pas le 7D que je voulais et l'objectif FD35 était classé "junk" et impossible de savoir si cela voulait dire "cassé" ou "ni repris ni échangé". Bref.

Plein sud, à pied jusqu'à Shibuya via Yoyogi et Takeshita-Dori. Cette dernière est noire de monde, je recherche de l'evangelion store, dans une ruelle parallèle, mais il a fermé et réouvert à Ikebukuro...décidément c'est ma journée.

Des tonneaux de Bourgogne (qu'on espère vides) à Yoyogi en offrandes :

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Idem mais pour du saké, alors on se sent moins concerné

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DSCF9011 Encore des concours floraux, catégorie "dioramas kawaii (et kitschs)" :
DSCF9011 Encore des concours floraux, catégorie "dioramas kawaii (et kitschs)" :
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Un peu de shopping le soir autour de Shibuya, nous montons à la tour Hikarie qui permet d'embrasser d'un seul regard, la gare de Shibuya, et le fameux x-crossing.

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Une maquette nous y apprend que le pâté de la gare va être refait avec ajout d'encore plus d'immeubles !!! C'est vrai quoi, il y avait encore plein de place !

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Nous dînons avec notre ex-frenchy installé au Japon chez OOtoya : Teishoku, un ensemble de plat avec légumes et viandes en sauce, première fois que j'en mangeais.

J16 : Tokyo

En ce jour un peu gris et pluvieux, nous décidons de la jouer culture en retournant à Ueno pour visiter le Tokyo National Muséum. J'avais eu l’occasion d'y aller en 2008 mais en fin de journée et je n'avais pas eu le temps de tout faire. Etant resté sur un bon souvenir, autant profiter de la météo pour y aller.

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Les collections permanentes sont organisées en 2 étages :

* visite chronologique au 1er étage,

* un rez-de-chaussée avec des salles thématiques par technique/média (peinture, laques, etc..)

Nous commençons par l'étage, c'est bien expliqué avec une muséologie très épurée, il y a assez peu d'oeuvres mais une sélection : par exemple, il y a bien moins d'inro et de Netsuke ici qu'au Musée Guimet. J'aime bien le principe de sélectionner plutôt que d'accumuler des objets.

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Il y a un peu de tout, sculpture, peinture, métallurgie. Dans ce qui m'a marqué :

* Recueil d'un concours de poésie tenu au 11ème siècle, mais comment font-ils pour conserver aussi bien le papier dans un pays au climat si changeant ??? Ca en devient même louche ...

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* Anguilles par Hayashi Jikko, XIXème siècle

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* Balais par Hakuin (XVIIIème siècle)

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* un casque prenant la forme du Mont Fuji

Tout ça c'est bien, mais il manque un peu des chefs d’œuvres propres à marquer l'esprit du touriste un peu fatigué. Il y a sans doute des choses majeures côté calligraphie, mais j'avoue ma complète méconnaissance du sujet.

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Nous descendons au rez-de-chaussée, qui commence doucement à se remplir, de visiteurs. Le fait de regrouper les pièces par technique est une bonne idée mais il manque vraiment à chaque fois une ou deux pièces qui mettent tout le monde d'accord. Mais là encore, c'est joli mais ça manque de peps en particulier sur les céramiques.

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La dernière salle consacrée à la période moderne (1868-1930 en gros) montre du Nihonga et bien c'est beaucoup moins marquant que ce que nous avions pu voir récemment en France (sauf si vous aimez les faisans et les paons). Pire, sur les céramiques, modernité rime avec kitschité...

Pour résumer, une petite déception, c'est intéressant mais si vous connaissez bien Guimet et/ou Cernuschi ou d'autres musées d'arts asiatiques (au hasard San Francisco), vous risquez de franchement rester sur votre faim.

Hiroshige, 28 vues de la lune, la lune au-dessus des feuilles tombantes :

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Tiens, eux aussi doivent se dire qu'ils l'ont déjà vue ailleurs cette porte :

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Retour à Harajuku, mais pas de cosplayer, petite détour dans le "jardin intérieur" de Yoyogi (500 Yens quand même) juste avant la fermeture, c'est joli mais lorsque les iris sont fleuris ce doit être magnifique.

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Quelques emplettes encore et un parfum de fin que l'on sent poindre.

J17 : Tokyo, dernier jour

Allez, cette fois-ci, c'est la der des ders et pour marquer le coup nous avons le droit à un réveil en fanfare (littéralement) avec levée des couleurs et défilé :

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Après l'échec du début du séjour, nous retournons à Tsukiji (mais si vous savez le marché aux poissons). Cette fois c'est ouvert et tout noir (de toutous). C'est à se demander s'il n'y a pas plus de touristes que de mecs qui bossent d'ailleurs. En tout cas, ils sont toujours moins nombreux que les poiscailles. Forcément, c'est le plus grand marché aux poissons du monde. Non ? Oui bon peut être pas le plus grand en effet, mais certainement bien classé il est (oui quand je pipote , jedi je parle).

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Non non ce n'est pas du bœuf, mais du thon rouge :

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Quand je vous dis que c'est un peu le bordel :

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Alors, foin de salles blanches et de plans de travail immaculés, vous verrez moins de masques chirurgicaux que dans le métro. Non ici, le milieu est plutôt old-school, rustique, voire un peu bordelique par endroit. Les triporteurs se faufilent à tout berzingue dans des allées, prenant un malin plaisir à arroser le distrait en roulant dans les flaques qui minent ça-et-là le sol. Les cheminements sont plus ou moins praticables (bon en fait ils sont souvent très encombrés), submergés par des bacs remplis de tous les poissons de la terre (plus exactement de la mer). Un seul mot d'ordre : coquillages, crustacés, osteichthyes de tous les pays, unissez-vous, venez vivre une (ultime) expérience hors du commun, avant de vous retrouver en sashimi dans une cuisine de la capitale nippone.

Pas de cris ou d'invectives, on reste calme (ou alors c'est que la phase agitée est déjà passée), on range, on nettoie, on débite les morceaux de thon rouge de 40 kilos.

Conclusion, c'est à voir, mais ne croyez pas ce que vous racontent les guides, ce n'est pas immanquable.

Nous nous écartons un peu du flux pour aller aux marchés aux légumes, beaucoup plus serein avec des fruits (ou légumes on sait pas bien d'ailleurs) originaux.

feuilles de Gingkos, érables, fleurs pour la déco :

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Nous refaisons le jardin "Hima-Rikyu" sous le soleil cette fois, mais si la seconde visite est toute aussi appréciable que la première, c'est aussi qu'on a un plan. Nous allons partir en croisière. Oh pas très longue, 45 minutes, pas très loin, puisque nous allons à Asakusa, et l'embarcadère est directement dans le jardin.

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Les rives de la Sumida donnent à penser que tout le monde veut profiter des derniers jours de beau temps. Elles montrent aussi pas mal d'autoroutes...

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Pas mal de visiteurs à Asakusa :

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Nous pique-niquons à Ueno avant de retourner au X-crossing de Shibuya pour visiter le fameux 109, Mecque (enfin plutôt Anti-Mecque, étant donnée le taux de couverture des chairs féminines en vigueur dans le bâtiment) de la mode plutôt jeune, plutôt courte. A l'intérieur, 7,8,9 étages, je ne sais plus, j'ai perdu le fil, c'est bruyant, coloré et exclusivement destiné à un public féminin. Photos pas autorisées par peur des voyeurs (j'imagine).

Un passage à Tokyu Hands et Diner rapide à Ootoya (encore). Nous reprenons nos valises à l'hôtel, puis le métro jusqu'à l'aéroport. Derniers regards sur le Japon avec les alignements impeccables des commutters qui rentrent chez eux et une petite partie live de "Densha de go" en matant à travers la fenêtre du conducteurs de la rame (j'ai ainsi découvert que les trains avaient des feux de croisement et des phares comme les voitures, dingue !).

Snif. Ce n'est qu'un au revoir. Ben oui, il y aura encore un billet pour l'épilogue.


#voyages, #japon, #compilation,
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