Vacances Val de Loire, septembre 2025
J1 Brest > La Gacilly
Départ à 9h15, manque de chance les ondées vont au même endroit que nous. Le radar météo montre qu'une fenêtre propice (quoique limitée et, nous le verrons un peu plus tard, vraiment trop courte) permet de visiter la Vallée des Saints à quelques encamblures de Carhaix. Le site qui n'est pas une vallée mais ne ment pas complètement puisqu'il y a des Saints.
Beaucoup.

200 pour être exact et ce n'est que le début puisque 1000 sont prévus. Un projet porté par des artistes locaux voulant mettre en valeur le patrimoine breton qui ont, au cours d'une soirée où ils n'avaient pas dû boire que de l'eau de pluie, décidé de se lancer, parce qu'après tout pourquoi pas. 20 000€ la statue, 1 mois de travail, le budget est coquet et le résultat vaut le coup d'oeil. Il y a des Saints pour tous les goûts, car heureusement en dehors du granit obligatoire, chaque artiste invité peut exprimer son style, joli panorama sur la plaine alentours, la colline est de plus chapeautée par une motte féodale. Dommage que la pluie interrompe la visite, que nous parvenons toutefois à reprendre après la giboulée.











Passage rapide à Pontivy, ville qui fait beaucoup penser à Landerneau sans pont habité mais avec un château. C'est jour de marché et sortie du lycée alors les rues sont relativement animées.


Puis c'est Josselin et son magnifique château surplombant admirablement le canal de Nantes à Brest (segment de l'Oust Canalisé). Le site attire et les visites guidées sont déjà toutes pleines. Tant pis nous visiterons librement sans pouvoir accéder à certaines pièces intérieures.






Pas d'inquiétude, je censure les poupées flippantes, celles en porcelaine avec leur regard vide et qui cherchent à vous égorger





Pour finir nous arrivons à La Gacilly, l'hôtel est chouette, rien à redire. Posé au milieu d'un parc qu'on peut traverser pour rejoindre le bourg à pied en 10 minutes.


J'en profite pour dès l'arrivée faire l'exposition photo mettant la photographie anglaise à l'honneur. Il n'y a pas grand chose à jeter, même si nombre de photos, des portraits, de Françoise Huguier ne me parlaient pas, mais la plus marquante (et pas la plus joyeuse) est sans conteste l'expo de Don McCullin. Même les réalisations des écoles de la région sont intéressantes, il est vrai que les classes étaient accompagnées par un photographe pro.
Elisabeth part essayer TOUTES les piscines chauffées à de peu raisonnables températures, elle est seule, le public 3ème âge étant tous à leurs transats de combat. Anecdote, dans les chambres le cadeau de bienvenue est une crềme...anti-rides, on en déduit le coeur de cible.








Dîner au restaurant de l'hôtel, superbe cadre qui compense la platitude du repas, dommage.
J2 La Gacilly > Le Lude
Pas assez faim pour prendre un petit-déjeuner, nous faisons deux groupes de 1 avec le même programme que la veille : finir les expositions photos pour moi, piscine pour Elisabeth.


La route nous mène ensuite au château de Serrant : une aile est en travaux, celle de la Chapelle, tant pis.

Nous avons encore une fois râté la visite guidée ce qui nous prive de l'accès à une bibliothèque remarquable (enfin c'est ce qu'on prétend), contenant 14 000 volumes.

A l'écart, un colombier menace ruine : les finances ne sont pas là. L'orangerie et le parc sont dans un bien meilleur état.



Puis c'est le musée de l'ardoise à Trélazé qui ne respecte pas ce qui est dit sur son site web en ne proposant ni visite guidée ni démonstration de taille d'ardoise. Nous en sommes quittes pour une visite libre où l'on apprend tout le mal qu'il faut penser des immigrés en particulier ceux qui piquent le travail des honnêtes angevins, qui se multiplient comme des lapins et qui ne vinvent pas comme nous à savoir les bretons. Les explications sur l'exploitation des filons d'ardoise ne sont pas toujours limpides mais l'ampleur des carrières et des mines impressione. La fabrication a cessé en 2014 du fait de la concurrence espagnole qui produit des ardoises de moindre qualité.




Enfin, nous terminons par le second château de la journée, celui du Lude aux 4 façades et pas une de semblable : néoclassique, renaissance française, renaissance italienne, et néogothique/troubadour. Le tout sur une assise médiévale visible dans les douves.






Il est toujours habité par les propriétaires qui entretiennent aussi un superbe parc avec terrasse sur le Loir.

Une roseraie avec des variétés chinoises, lointaines références à l'épouse chinoise d'un des anciens maitres des lieux ayant travaillé à la Compagnie des Indes : elle a dû être dépaysée.



Chambre d'hôte tout à fait recommandable, le 5 grande rue, tenue par un couple d'anglais en centre ville. Pour le diner, tout est fermé sauf un portugais qui fait bar et routier et dans lequel nous aurons peut-être le meilleur repas du séjour !


J3 Le Lude > Amboise
Départ pour Luynes après un excellent petit-déjeuner à la chambre d'hôte. Luynes est une "petite cité de caractère", sympathique avec des jolies maisons en pierre ou à pans de bois et une belle halle de marché.

A deux kilomètres, un aqueduc romain du IIème siècle APJC franchissant une dépression sur 300 m, c'est l'un des rares encore visibles dans l'ouest de l'hexagone.

Dans les faubourgs de Tours, nous arrivons ensuite au Prieuré Saint-Cosme où se trouve la tombe de Ronsart.



Le cadre, des ruines qui étincellent sous le ciel bleu. Et personne pour troubler notre visite. Une exposition sur les maladies et la médecine au moyen-âge, une autre petite mais très intéressante sur les livres pauvres, ouvrages peu onéreux à réaliser et ne passant pas par les circuits classiques avec éditeurs et commercialisation

Nous poursuivons vers l'est par la Rochecorbon, elle aussi petite cité de caractère mais si l'on devine des belles demeures elles sont inaccessibles aux touristes. En revanche, elles font chambre d'hôtes, les rues sont littéralement couvertes de panneaux signalant ces logements.


La folie architecturale qu'est la pagode de Chanteloup est peu assaillie par les touristes c'est tant mieux. D'en haut, on a une vue sur Amboise mais aussi sur ce qu'était le site du château de Chanteloup, disparu sous les coups des néo-libéraux de la première moitié du XIXème siècle.





Nous passons rapidement à notre hôtel, le Domaine de l'Arbrelle, situé un peu à l'écart de la ville puis tentons de visiter Château Gaillard qui a l'excellente idée de mettre à disposition un parking gratuit fermant 1h15 avant le site proprement dit "parce que nous sommes en effectifs réduits". Logique. Le tarif n'étant pas, lui, réduit, nous passons notre chemin pour le Clos Lucé, qui lui est envahi par les touristes.


Léonard fascine surtout pour le côté "génie inventeur". Il faut dire qu'il a tout découvert depuis les ronds dans l'eau jusqu'à l'avion en passant par toute sorte de ponts et le char d'assaut. C'est bien simple après la visite, on lui attribuerait le Big Bang, la relativité générale et le transistor. Le parc du Clos Lucé est joli (sans plus) avec quelques reproductions des oeuvres de l'illustre occupant. Bref, pas convaincu, d'autant que c'est à peine moins cher que l'entrée du Louvre (19,50 contre 22€) où l'on peut voir les vrais oeuvres.
Dîner à la Maison Voltaire (bien, service efficace), à Amboise, les terrasses sont prises d'assaut.



J4 Amboise > Fontevraud
Départ à 9h pour Bourré et sa "Cave des roches" pour une visite guidée de la champignonnière sise dans une ancienne carrière de tuffeau et où l'on trouve aussi un village sculpté. Tout cela fait 7 étages, 120km de galerie. Tout cela est privé au titre d'une exception à la loi générale que le sous-sol appartient à l'état. On y cultive pleurottes jaunes et grises, champignons de Paris, Shiitake, pieds bleus, pour une production de 3 tonnes par mois.

La température est en paermanence de 12°C, avec une atmosphère bien aérée. 6 employés (qui semblent-ils ne vivent pas vieux mais la raison n'est pas claire). Malgré les étages, on n'utilise jamais d'escalier car tout est en pente douce. Plus rien n'est exploité car la nappe phréatique a été atteinte et ce qui reste forme les piliers qui soutiennent les étages supérieurs.

Les blocs détachés sont 2m*0.7m*0.4, soit 600 kilos qui sont ensuite découpés en 6 pour faciliter la manutention. Il existe encore 2 carrières en activité, dédiées aux monuments historiques.
Le village sculpté est une oeuvre de 2 sculpteurs ayant décidé de préserver les façades typiques de villages alentours : le tuffeau devient lépreux du fait des pluies acides. Le résultat est impressionnant notamment sur le rendu des textures (bois, papiers, etc)


Visite de Montrésor, un château médiéval transformé en logis renaissance puis acheté par un riche exilé polonais.

Le blason et la devise qui fait un peu plus sérieux que "A plus" même s'il y a un chien qui rame dans une barque :

Petit jardin romantique en terrasse sur l'Indrois.

Le village autour est charmant, plus berrichon que val de Loire.


Suite à un article dans le dernier numéro de l'Elephant, nous optons ensuite pour Relais de Poste des Ormes, enserré entre l'ex-nationale 10 et la voie du chemin de fer qui a rendu le transport à cheval obsolète. Il a été renové par un couple (qui l'a obtenu via un héritage) passionné parl chose. La cour carrée est pour moitié occupée par un immense pédiluve destiné aux chevaux.


Un petit musée abrite des tenues, documents d'époque : une botte de postillon (la fameuse botte de 7 lieues). En discutant avec le propriétaire, nous avons vérifié qu'il y avait également une route Paris Brest passant par Morlaix/Landivisau/Landerneau.

Sur la route ce sont partout les travaux des champs, en particulier le tournesol et d'énormes moissonneuses à chenilles.

Hôtel l'Ermitage à l'abbaye de Fontevraud, nous faisons une première visite diurne, plusieurs espaces supplémentaires sont ouverts depuis le dernier passage, la crypte notamment.





Dîner à la Licorne qui n'a plus rien de ce que la carte propose et qui est à la ramasse sur le service, mais le peu que nous avous eu était bon.

Après le repas, nous profitons ensuite de l'abbaye vide de touristes, la voie lactée est bien visible dans le ciel.

J5 Fontevraud > Arzon

Après un petit déjeuner fabuleux avec des oeufs cocottes et des confitures chelous (pommes/miel/anis) nous entamons les hostilités par le musée d'Art Moderne dont l'exposition est consacrée à ... Gaston Chaissac.


Pas de chance, c'est un partenariat avec le musée des Sables d'Olonne, le changement de lieu ne me fait pas devenir fan. Heureusement la collection permanente est toujours aussi intéressante.
La route vers Maulévrier se fait sous le soleil (31°C), nous nous parvenons à pénétrer en premier. Malgré la lumière dure et la date, le jardin parvient à être magnifique. Pas de nouveautés par rapport à notre dernier passage mais nous en profitons tout de même.






Juste après nous marchons jusqu'au potager Colbert, labellisé "jardin remarquable" dans l'emprise de l'hôtel/restaurant du même nom. Il est effectivement remarquable tout comme le sont les pommes du verger (nous avions reçu un encouragement à les goûter). Une exposition de papillons se donne dans un des bâtiments du jardin, pas fan du tout mais il est vrai que certains spécimens sont magnifiques.




Nous rentrons ensuite en Bretagne, la route est longue et chargée jusqu'à Arzon, choc thermique -13°c et la pluie en 150 km. Nous reportons le château de Suscinio à un prochain séjour, mon dernier passage est trop récent.
Nuit à l'hôtel Le Crouesty (correct mais assez cher), diner au Boucanier, repas très bien mais service également dépassé, décidément c'est une épidémie. Au moins proposaient-ils plusieurs plats végétariens pas comme en Val de Loire où "ce sont des arriérés" dixit ma compagne. Dixit moi, plus probablement que les touristes étranges viennent manger "tradi" comme François 1er.

Conclusion
5 jours bien remplis, parfois un peu trop, 3 activités par jour représentent le maximum, après on sature. En cette saison, il convient d'éviter les monuments trop connus/courus, comme à Amboise. Carton plein côté météo, nous sommes passés non pas entre 2 averses mais entre 2 dépressions qui ont permis des vacances plus pratiques sans devoir sécher en permanence nos frusques.